Témoignages
Tous les témoignages
Les parents solos racontent leur quotidien
« Je voulais être indépendante pour élever mon enfant. J’ai été enceinte à 19 ans. Je vivais à ce moment chez mon père. Je redoutais sa réaction et j’ai demandé à sa meilleure amie de lui en parler. A la maternité, on m’a fait des remarques sur mon jeune âge. Je me suis sentie déjà stigmatisée. Quand mon bébé a eu 2 mois et demi, j’ai démarché des restaurants pour faire des extras en tant que chef de rang. Mon premier, c’était le jour de la fête des mères. Cela m’a fait mal au coeur de ne pas être avec mon enfant, mais je me suis dit que je faisais ça pour son futur. Quand nous avons eu assez d’argent pour prendre un appartement nous nous sommes installés avec papa. Mais quand Alexandre a eu 1 an, on s’est séparé. J’ai senti qu’on n’était plus sur la même longueur d’onde.
« Mon ex-conjoint se soustrait à l’éducation de nos enfants. Je cours tout le temps. Je dois travailler pour payer le loyer et assurer le quotidien, je dois m’occuper des devoirs. Je dois assurer les rendez-vous chez les psychologues. Je dois aussi assurer l’hostilité de mon ex-conjoint et son absence. Je me sens épuisée. J’ai peur de perdre mon emploi, j’ai peur pour mes enfants. J’ai peur de me retrouver dans l’incapacité de payer mon loyer et de me retrouver avec mes deux filles à la rue. Au travail, mon manager n’entend pas mes difficultés. Je vis l’épuisement ».
A 28 ans, Manon est mère de trois enfants. L’ainée a neuf ans, ses deux autres filles sont des jumelles de sept ans. Il y a quelques temps, Manon s’est mise à son compte, comme esthéticienne. Une façon pour elle de gérer son emploi du temps de maman solo. Avant elle partais à 6h30 de chez elle, elle faisait garder ses enfants par une nounou, y compris le mercredi. Elle finissait à 18h30. Le temps de rentrer, d’aller les chercher à la garderie, de les faire manger, les devoirs et la douche, ses filles se couchaient tard et voyaient peu leur maman. « Tout est plus cher aujourd’hui, je ne dirais plus qu’on vit, mais qu’on survit de jour en jour, faire plaisir aux enfants reste très rare. Finalement j’ai dû quitter mon emploi salarié car travailler me mettait plus en difficulté, financièrement et dans mon quotidien ». Avant que la crise sanitaire ne passe par là. « Ceux qui pensent qu’être une maman isolée, c’est juste de profiter des aides, que l’on ne fait rien et que l’on a la belle vie, ce n’est pas du tout le cas » explique Manon.
Je gagne 1430 euros net par moi. J’ai un fils de 15 ans en garde alternée. Je n’ai pas de pension alimentaire, ni d’aide au logement. Lorsque je réalise le décompte de mes charges, mon loyer est de 614 euros mensuel (près de la moitié de mon salaire). Avec tout ce que je dois payer, à ce jour, il me reste 14,27 euros pour finir le mois. Autant dire que cela est impossible. C’est ma mère qui me vient en aide pour les courses et l’essence. J’ai toujours travaillé et je ne m’en sors pas.
Avant d’être une maman, je suis une femme, j’ai besoin de prendre soin de moi, que ce soit le coiffeur, le maquillage ou des sorties très exceptionnelles qui ne sont pas dans mon budget. Le soutien d’un homme dans une maison stabilise toute une vie. Tout est une question de mental, il faut garder la tête haute car je ne suis pas seule, nous avons des petits êtres vivants qui compte chaque jour sur nous.
J’élève mon fils de 14 ans. J’ai un salaire mensuel de 1901 euros net par mois, après prélèvement à la source. Je vis dans un appartement à loyer modéré en Ile-de-France. S’agissant de mes revenus, je vis seule, mon conjoint étant décédé lorsque j’étais enceinte. La partie principale du revenu de la famille provient désormais de mon salaire pour mon poste de fonctionnaire dans une administration de l’Etat. Mon salaire est peu élevé, comparé à ce que je pourrais toucher dans le secteur privé. Mais pour le moment je n’ai pas d’autre choix que de rester à mon poste. Je sais qu’avec mon expérience je pourrais être payée plus dans le privé. Mais le célibat et ma situation de maman solo font que je ne peux pas me permettre de partir et de prendre le risque de me faire licencier, ou de voir une période d’essai se rompre et me retrouver sans rien du jour au lendemain. Le problème est que plus le temps passe et plus je perds dans ma situation. En effet, le loyer augmente, les aides au logement baissent, mon salaire augmente à peine et la question de changer pour un poste dans le privé se poste toujours. Si je prends le risque, et que mon contrat de travail est rompu en période d’essai, c’est mon fils qui en paiera les conséquences également. Nous sommes deux à vivre sur mon salaire, sans aucun soutien, avec es charges afférentes à celles d’un couple. Et à la moindre tuile, le surendettement me guette.
Je me suis retrouvé dans la situation de monoparentalité suite à mon divorce avec mon ex-femme qui est un cadre dirigeant. Nous avons deux grands enfants mineurs. Suite à mon divorce, nous avons dû quitter un grand appartement avec un grand confort. Nous vivons le déclassement financier. Nous avions en couple un revenu de 10 000 euros net mensuel. Après notre séparation, je me retrouve avec une rémunération de 5 000 euros net mensuel et je dois payer un loyer de 2 000 euros à Paris. Les difficultés et la souffrance vécues par nos deux enfants imposent un suivi de notre garçon par un psychiatre. Je n’arrive pas reconstruire ma vie sentimentale parce que je ne rencontre que des femmes monoparentales qui ont la garde exclusive de leurs enfants. Ces femmes sont dans l’incapacité d’avoir le temps d’investir pour elles dans une relation amoureuse. Compte tenu de ces circonstances, je suis maintenant séparé depuis plus de 10 ans. Je vis un grand manque affectif.